Taux d'intérêt négatifs: quoi faire?
Partie II
20 septembre 2019
Dans la Partie 1 de cet article, nous mentionnions qu'une importante banque danoise avait annoncé qu’elle propose maintenant des prêts immobilier à taux négatifs! Elle paie des intérêts à ses emprunteurs et les clients qui détiennent des liquidités importantes doivent maintenant payer un intérêt sur leurs dépôts.
Nous avons expliqué pourquoi, à notre avis, on en est arrivés là, aussi étrange que cette situation puisse paraître.
Il s'agit maintenant de savoir si et comment l'avènement de taux d’intérêt négatifs devrait influencer notre stratégie de placements.
L'approche PORTEFEUILLE 101 est équilibrée, explicite et permanente
Tel que discutés dans la Partie I, des éléments militent en faveur du maintien de taux d’intérêt très bas, sinon négatifs. Mais d’autres circonstances pourraient favoriser une hausse des taux.
Une seule chose est certaine: on ne peut prévoir le futur.
C’est pourquoi la philosophie et la structure de PORTEFEUILLE 101 ne sauraient changer. Car elles reposent sur des constats documentés et des principes immuables :
1 - Pour l'ensemble de la bourse, la probabilité de perdre à moyen et long terme est très faible
Pour la période de 1935 – 2016 (81 ans), une personne ayant investi dans l'indice boursier canadien pendant au moins 3 ans a fait de l'argent dans 87% des cas. Un tel placement détenu pendant n'importe quelle période de 10 ans a produit un rendement positif dans 100% des cas.
2 - L’histoire compte plusieurs crash boursiers, tous suivis de reprises importantes
On considère qu’un crash boursier se produit lorsque le marché perd plus de 10% dans une seule journée Des crash boursiers se produisent depuis des siècles. Le premier dont on aurait gardé trace s’est produit en 1634, suite à une bulle spéculative alimentée par des spéculateurs hollandais qui avaient parié sur la hausse du prix des tulipes importées de Turquie. Plus près de nous, des crash se sont produits en 1929 (Grande Dépression), 1987, 1999 et 2008. D’autres baisses importantes se sont produites entretemps. Mais dans tous les cas, le marché a non seulement repris le terrain perdu, mais il a poursuivi son ascension. Depuis des siècles, le mouvement historique et inexorable des bourses est à la hausse. Pourquoi cela serait-il différent cette fois-ci?
3 - Il est plus important de protéger le rendement du capital que de protéger le capital initial
Lorsque l’horizon de rendement dépasse 6 ans, le rendement annuel produit par un titre devient lui-même producteur important de capital. Par exemple, un capital initial de $1,000 investi dans un titre dont le rendement est 6% aura rapporté $420 après 6 ans, alors qu’un rendement de 1,5% rapporterait un total de $93. Après 12 ans, un rendement annuel de 6% aura fait doubler le capital initial.
Pour la majorité des Canadiens, investir dans des obligations à rendement nul ou négatif les empêchera de constituer le capital nécessaire pour atteindre l’indépendance financière. Investir dans un panier de titres à dividendes de sociétés ayant un solide historique de rentabilité assure un rendement stable, lui-même producteur de capital.
4 - L’investisseur ne doit pas considérer son portefeuille comme le petit cochon dans lequel il accumule ses économies
Il doit voir son portefeuille comme une machine qui produit un rendement financier sur une base continue. Ainsi, lors d'un crash, les titres producteurs de rendement seront moins chers et pourraient présenter des opportunités d’achat. Le but n’est pas de protéger la valeur du portefeuille à court terme (petit cochon), mais d'augmenter sa capacité à produire un rendement additionnel en profitant d’opportunités d’acheter des titres à moindre coût.
L'investisseur doit privilégier les titres de qualité qui procurent un rendement de dividende permettant d'augmenter son capital à long terme.
5 - Une structure de portefeuille équilibrée, explicite et permanente augmente la probabilité d’un rendement supérieur
Il est vrai que tout titre boursier individuel peut perdre de la valeur. Dans une structure de portefeuille équilibrée et permanente telle que proposée par PORTEFEUILLE 101, aucun titre ne peut représenter une portion significative du portefeuille global (voir Le nombre idéal de titres à détenir).
Aussi, la structure PORTEFEUILLE 101 comporte différentes catégories de titres ayant des caractéristiques propres, lesquelles représentent chacune une quote-part préétablie du portefeuille. Chaque catégorie de titres est clairement définie pour éviter les interprétations subjectives. (La structure du portefeuille).
Enfin, une structure de portefeuille permanente empêche l’investisseur de prendre des décisions d’investissement basées sur ses émotions, ou poussées par l’engouement de la majorité.
6 - Chaque titre du portefeuille est évalué au mérite, sur la base de critères d’analyse objectifs
PORTEFEUILLE 101 propose un processus d’analyse objectif des titres candidats (voir Comment analyser un titre). Le processus est objectif car il repose principalement sur une analyse de paramètres quantitatifs, ce qui évite les biais inutilement subjectifs.
7 - De bas taux d’intérêt ont toujours favorisé les titres boursiers
De bas taux d’intérêt encouragent les investisseurs à placer leurs épargnes dans des titres qui produisent un rendement supérieur à ces taux d’intérêt. A fortiori, si les taux sont négatifs, cela ne devrait qu’encourager encore plus les investisseurs à délaisser ce genre de placements.
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