La Tribune apporte des réponses succinctes à des questions portant sur les finances personnelles. Ces réponses ne sont qu’informatives et pourraient ne pas être adaptées à toutes les situations. Le cas échéant, il est souhaitable d’obtenir un conseil professionnel.
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Profiter de l’humeur fugace des investisseurs
Peu importe l’humeur des investisseurs, c’est toujours le temps d’investir dans des stocks dont la valeur intrinsèque est supérieure à leur valeur marchande, avec un horizon de rendement de 10 ans (1).
Mais celui qui veut profiter de l’humeur tantôt euphorique tantôt maussade des investisseurs, dispose de périodes propices pour ce faire.
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Deux traits caractérisent les périodes où la peur domine les marchés boursiers :
1) Le Fear & Greed Index (FGI) (2) chiffre à moins de 50 (à partir de 25 –, le climat de peur est extrême).
2) L’indice boursier (RSP) (3) se transige à un ratio cours-bénéfice* inférieur aux moyennes historiques.
Le graphique illustre l’évolution des deux indicateurs de mars 2022 à 2024 :
On constate que les deux indices :
1 –Évoluent en parfaire symbiose
L’euphorie entraîne une hausse des valeurs boursières; la peur entraîne une baisse.
2 –Fluctuent en alternance
Toutes les fluctuations importantes dans une direction suivent des fluctuations aussi importantes dans la direction opposée.
Quelle est la situation actuelle?
En date du 18 mars ’24 :
1 – Le FGI s’élève à 74, un territoire proche de l’extrême euphorie
2 – Le fonds RSP se transige à un cours-bénéfice* de 20,9 (4)
Le ratio de 20,9 est supérieur aux cours-bénéfice moyen (15) et médian (17) historiques de l’indice S&P 500 (5).
Que conclure?
De tous temps, les sentiments qui animent les marchés boursiers ont alterné entre la peur et la cupidité.
À long terme, les indices boursiers sont à la hausse. Mais sur de plus courtes périodes, la courbe de croissance est saccadée.
Il est possible de tirer parti de baisses temporaires des valeurs boursières lorsqu’une peur extrême s’empare des marchés.
Pour profiter du phénomène à moindre risque, une solution est d’acheter des parts d’un fonds indiciel lorsque :
1 – l’indice se transige à un ratio cours-bénéfice inférieur à ses moyennes et médianes historiques et
2 – l’indice de peur et de cupidité (FGI) confirme un climat de peur extrême (moins de 25) sur le marché boursier.
Acheter un fonds indiciel n’est pas un acte spéculatif, dans la mesure où on est prêt à conserver la position à long terme. En revanche, si le fond a été acquis lorsque les indicateurs satisfaisaient aux deux conditions, il y a fort à parier que la position prendra de la valeur dans un horizon de temps beaucoup plus court.
Il sera alors loisible d’en disposer à profit le cas échéant.
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Pour l’instant, le sentiment ambiant ne se prête pas à cette démarche.
Mais la situation pourrait changer rapidement.
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(1) La supériorité des stratégies fondamentales
(2) Un indice pour savoir si c’est le temps d’investir
(3) Aux fins présentes, l’indice est valorisé selon une moyenne équipondérée (RSP) et non selon la capitalisation de chaque titre (SPY).
(4) Source : Yahoo Finance
(5) Source: S&P 500 PE ratio, Multpl. Données pondérées selon la capitalisation (SPY) en l’absence d’un historique de données équipondérées (RSP)
Cet article a été rédigé par Marc-Olivier Desmarais, CPA, Pl. Fin.
Il est planificateur financier indépendant. Sa pratique est encadrée par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) et par l'Institut de Planification Financière (IPF).
À travers les articles de Portefeuille 101, son objectif est de contribuer à la littératie financière et de stimuler la réflexion en matière de finances personnelles.