La Tribune apporte des réponses succinctes à des questions portant sur les finances personnelles. Ces réponses ne sont qu’informatives et pourraient ne pas être adaptées à toutes les situations. Le cas échéant, il est souhaitable d’obtenir un conseil professionnel.

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Pourquoi tant d’opinions sont basées sur des biais cognitifs ?

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Les biais cognitifs sont des mécanismes intellectuels qui permettent de porter des jugements rapides ou de prendre des décisions moins laborieuses qu’un raisonnement analytique qui tiendrait compte de toutes les informations pertinentes. Ils sont à la base de jugements erronés.

L’ignorance et l’absence d’effort à développer un jugement rigoureux expliquent la prévalence des biais cognitifs.

Voici 4 biais qui caractérisent des opinions répandues sur l’investissement boursier :

1 – Le biais de mimétisme

C’est la tendance naturelle à penser et à agir comme la majorité de ceux qui nous entourent. C’est la mentalité du troupeau (herd mentality). Il s’agit d’un des biais les plus puissants.

À la bourse, l’investisseur cherche à acheter les titres les plus recommandés, donc ceux qu’une majorité d’investisseurs achète. Il se trouve donc à acheter les titres les plus chers. Et il vend lorsqu’une majorité d’investisseurs vend. C’est pourquoi son rendement est médiocre.

2 – Le biais de confiance

Ce biais se manifeste par une tendance naturelle à penser que nos capacités sont plus étendues qu’elles ne le sont en réalité. L’investisseur qui a fait un coup d’argent, souvent par hasard, extrapole ce succès sur sa compétence en tant qu’investisseur.

3 – Le biais de négativité

On est plus sensible aux événements négatifs que positifs. Quelque chose de très positif aura moins d’impact sur le comportement et la cognition que quelque chose tout autant émotionnel mais négatif. Un investisseur qui perd un montant important à la bourse peut décider de ne plus investir du tout.

4 – Le biais de récence

Ce biais consiste à se remémorer plus facilement les derniers éléments mémorisés plutôt que les premiers. Les crash boursiers récents sont extrapolés comme étant une tendance à long terme.

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Dans l’article Bourse et parachutisme : deux sports extrêmes?, on discute de l’influence de biais cognitifs qui façonnent des opinions répandues autant sur le parachutisme que sur l’investissement boursier.

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Cet article a été rédigé par Marc-Olivier Desmarais, CPA, Pl. Fin.

Il est planificateur financier indépendant. Sa pratique est encadrée par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) et par l'Institut de Planification Financière (IPF).

À travers les articles de Portefeuille 101, son objectif est de contribuer à la littératie financière et de stimuler la réflexion en matière de finances personnelles.

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