Une industrie à éviter

28 octobre 2020

En règle générale, on investit dans des entreprises, et non dans des industries. On évalue chaque entreprise au mérite, peu importe son industrie.

Toutefois, on devrait éviter certains secteurs sur la base de considérations qui sursoient aux capacités concurrentielles des entreprises qui en font partie.

Un tel secteur est celui des énergies fossiles. Voici pourquoi...


 

L'effondrement de l'industrie fossile d'ici moins de 20 ans

Dans son édition de juin 2018, le journal Nature Climate Change cite une étude qui prédit l’éclatement de la « bulle du carbone ». En termes simples, l’industrie des énergies fossiles devrait s’effondrer complètement d’ici l’année 2035.

Les raisons :

1 - Malgré l’opposition circonstancielle des États-Unis sous Donald Trump, les efforts concertés des 195 pays signataires de l’Accord de Paris vont accélérer la réduction de la consommation des énergies polluantes par des mesures favorisant une utilisation plus efficace de l’énergie.

2 - De plus en plus, les énergies renouvelables se présentent comme des alternatives plus rentables que les énergies fossiles et ce, sans même tenir compte du coût environnemental de ces dernières.

3 - Merrill Lynch a récemment publié une note de recherche qui fait état d’investissements de l’ordre de $70 trillions pour réaliser la transition vers une économie à faible émission de gaz à effet de serres (low-carbon transition). Ceci prend en compte le développement des véhicules électriques, la montée des autres sources d’énergie alternatives, les batteries de nouvelle génération, …


Des investissements massifs...en pure perte

Il est surprenant de constater que l’industrie et les gouvernements continuent d’investir massivement dans de nouveaux projets liés aux énergies fossiles. L’achat de l’oléoduc Trans Mountain par le gouvernement du Canada en est un exemple. Les investissements consentis par l’industrie pétrolière pour réduire les coûts de production du pétrole extrait des sables bitumineux en témoignent également. Ceci est d’autant plus surprenant que plusieurs pétrolières commencent elles-mêmes à investir dans les énergies renouvelables... la société française Total étant un leader en ce domaine!

Or, ces investissements massifs dans le développement d’énergies fossiles, combinés à 1) l’engagement des pays à réduire leurs émissions de GES et à 2) l’avantage économique des énergies non polluantes, vont justement précipiter l’effondrement de l’industrie des énergies fossiles. L’étude estime la perte de valeur à près de $1,4 trillion. Un scénario où les importateurs (Chine et Europe) seront gagnants et les exportateurs (OPEP, États-Unis, Russie, Canada) seront perdants.
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L'avenir appartient aux énergies renouvelables

La fixation de prix planchers par les grands producteurs de pétrole témoignent d’une surcapacité de l’offre. C’est un leurre qui ne fera que stimuler le développement des énergies vertes.

L’avenir appartient aux énergies renouvelables. Elles seront rapidement plus rentables que les énergies fossiles dont le développement va à l’encontre d’une lourde tendance de fond, vouée à éliminer l’émission de GES à l’échelle du monde entier.

Pour l'investisseur qui a une perspective à long terme, la forte probabilité d'une perte de valeur significative des investissements dans les énergies fossiles (dans un horizon de 15 ans) constitue un risque financier qui n’en vaut pas la peine.